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Madagascar : après 60 ans d'indépendance, il est temps de rebaptiser les infrastructures
Madagascar commémore les 60 ans de son indépendance. Pour l'occasion, le ministre de la Culture a lancé un appel aux citoyens pour qu'ils proposent des noms de personnalité pour rebaptiser les bâtiments publics. Certaines rues, places ou boulevards devront également être renommés et de délester du nom de certaines figures du colonialisme.
Madagascar tourne la page
Ancienne colonie française, l'île de Madagascar fête cette année les 60 ans de son indépendance. Bien que les statues érigées à la gloire des colonisateurs français aient été retirées il y a plusieurs décennies, dans la capitale, deux lycées portent encore le nom donné par les Français : l'établissement Jules Ferry et Gallieni d'Andohalo.
D'ici le mois de décembre, ils devraient être rebaptisés. A cet effet, un "comité de rebaptisation" a été mis en place. Les membres doivent retenir et sélectionner les noms proposés par les citoyens.
Depuis que cette initiative a été évoquée, on soupçonne le ministère de vouloir "effacer l'histoire du colonialisme à Madagascar". Toutefois, le ministre Francis Razafiarison affirme que ce n'est pas le but de cette opération : "On ne peut pas nier l'existence de cette histoire-là. Mais il faut avoir l'habitude de "malgachiser" tous les noms, pour mettre en valeur l'identité malgache, la fierté nationale, et la valeur des figures malgaches".
Les grandes figures malgaches
Pour l'historienne Helihanta Rajaonarison, il existe de multiples grandes figures malgaches qui ont marqué l'histoire, mais qui ne sont pas ancrées dans les mémoires. L’initiative du ministère serait l'occasion de les réhabiliter.
Elle cite l'exemple de la reine lovana, une princesse Tanala. Le peuple tanal est composé de guerriers qui avaient résisté à Radama Ier. Ce dernier souhaitait regrouper tous les peuples de l'île sous son autorité mais n'a jamais réussi à soumettre les Tanalas. Cette reine a placé de nombreux efforts pour résister à la colonisation française et fut vaincue par les armes à feu.
Par ailleurs, Helihanta mentionne l'histoire de Ravarika, un étudiant envoyé en Angleterre par Radama Ier afin qu'il étudie le "progrès à l'européenne". Dans les ouvrages d'Histoire, ce jeune homme est aussi connu sous le nom de Verkey. Ancien esclave malgache, il a été acheté par un traitant mauricien puis vendu à Radama Ier. Il lui a servi d'interprète aux huit autres étudiants partis sillonner l'Angleterre avant d'être affranchi. De retour à Madagascar, il a pris la tête d'une poudrière qui a malheureusement pris feu lorsqu'il était à l'intérieur.
L'historienne exprime, à travers ces deux exemples, le fait qu'il existe de nombreuses figures malgaches à réhabiliter lors de la "rebaptisation" des lieux et bâtiments de l'île. Les nouveaux noms seront communiqués le 14 octobre, à l'occasion de la célébration de la Ière République.
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